Le Photon, un module surpuissant pour l’internet des objets

Ce que vous voyez là, c’est le Spark Photon, une kit de développement pour des objets connectés.
Ce petit machin qui n’a l’air de rien embarque un module qui contient à la fois un processeur musclé (bien que basse consommation) et un circuit Wifi.

Oui, tel quel, ce machin fait point d’accès, peut se connecter à votre wifi, et dispose d’une bonne puissance de calcul, de mémoire, et d’entrées/sorties.

Le Hardware

Le cœur du module est un processeur ARM, un Cortex M3 de chez ST Micro Electronics.
Ce processeur est couplé à un transceiver WIFI.

En ce qui concerne le processeur, on est gâté : il s’agit d’un STM32F205 (un Cortex M3) qui est tout sauf mou du genou:
Fréquence d’horloge de 120Mhz
1Mo de flash
128Ko de RAM
Le module expose 7 E/S numériques, 6 entrées analogiques, une patte DAC et les lignes RX/TX.

Voici une photo de la bestiole dans sa boite pour mieux se rendre compte de la taille:
photon3

Tel quel, c’est presque miraculeux, et avec une bonne librairie logicielle, on peut espérer mettre le gadget au boulot rapidement.

Coté soft ?

Et bien, le coté soft n’est pas du tout à la traine…
Spark avait déjà lancé un autre module, le Core, et avait de l’expérience à capitaliser.

Coté soft, on est donc servi aussi.
Un environnement de développement à la Arduino (wiring), qui permet de mettre le pied à l’étrier sans se farcir 563 pages de doc sur les registres, timers, horloges et autres SPI..

Une première (en tout cas à cette échelle, et de manière intégrée), c’est que tout peut se gérer « over the air », en wifi.
Spark fournit en effet des services cloud avec ses modules.
– La communication avec les modules
– les updates logiciels
– la programmation
Tout peut se faire via wifi, avec le cloud maison et l’OS intégré par défaut au module.
(on peut toutefois le programmer comme on veut, il y a un port JTAG si besoin).

Pas besoin de câble, donc. Même pour programmer.
Des API Rest qui pilotent le hardware. Interface facile avec n’importe quoi.
Une IDE dans le cloud, dans le navigateur, qui permet de compiler et de mettre à jour ses Photons sans même avoir à installer une chaine de compilation sur sa machine.

En termes de souplesse, c’est assez incroyable.

Les points positifs

Tout d’abord, le prix.
$19 pour le kit de développement, avec antenne wifi, boutons, led, usb
$10 pièce (par quantité de 10) pour le module seul, que l’on peut intégrer à ses propres créations (et c’est pré-certifié FCC/CE/IC).
C’est riquiqui :
photo-module
Il y a également un module à peine plus cher, $12 par 10, qui contient aussi une antenne wifi et un connecteur.

La souplesse de la programmation over the air, les APIs, l’IDE en mode WEb sont un plus pour un développement et un prototypage rapide.

Ce qui me chiffonne

Ce qui me chiffonne, assez paradoxalement, c’est l’aspect wifi/100% cloud.
Oui, c’est pratique. Oui, on peut tout reprogrammer facilement.
Mais on a beau me dire que c’est sécurisé, on sait tous que RIEN n’est jamais sécurisé.
C’est là à mon sens que pèche le concept.
Pour jouer avec, pour faire ses gadgets en mode labo, ok. c’est bon.

Pour déployer en production à grande échelle, ça me fait froid dans le dos.

Ne nous méprenons pas : C’est un super produit, à un prix plus que convenable.
Un super jouet avec lequel les applications (plus ou moins intelligentes) ne manqueront pas.
Mais jamais, jamais, je ne laisserai un machin piloté par du wifi ou un cloud quel qu’il soit gérer des choses pour moi (thermostat, surveillance, logs, sécurité physique…)

Références

Le site officiel Spark
Le shop Spark (précommande, envoi en mars 2015)

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2 Responses

  1. « Pour déployer en production à grande échelle, ça me fait froid dans le dos.

    Ne nous méprenons pas : C’est un super produit, à un prix plus que convenable.
    Un super jouet avec lequel les applications (plus ou moins intelligentes) ne manqueront pas.
    Mais jamais, jamais, je ne laisserai un machin piloté par du wifi ou un cloud quel qu’il soit gérer des choses pour moi (thermostat, surveillance, logs, sécurité physique…) »

    +1 C’est un concept qui me plaît beaucoup, simple, pas cher, tout prêt (typiquement pour commander le chauffage) mais ça ne me plaît pas du tout d’être obligé de passer par le net et encore moins d’être dépendant du cloud Spark !!!

    • Sylvain dit :

      On est tout à fait d’accord.
      J’ai moi aussi un sentiment très ambivalent sur tous ces gadgets.
      Personnellement, je n’en n’utilise aucun (ni de smartphone d’ailleurs).
      C’est plus l’aspect technique, la compréhension de la techno, la « bidouille » qui me motive.
      C’est aussi comme ça qu’on se rend compte des abus et dangers de ces technos.